Les points que je retiens :
- Les microformations sont une couche supplémentaire qui s'ajoute à la formation traditionnelle. Celle-ci est un acte lourd, en présentiel, marqué par un temps long, hors du contexte d'évolution du salarié : beaucoup d'info mais aussi beaucoup de perte d'info lors du retour de formation. La microformation, elle se présente comme un apprentissage au quotiden, contextualisé, limité en durée quotidienne mais étalée dans le temps (20 minutes par jour). Elle s'inscrit dans un temps zappé. A terme les deux dispositifs vont tendre à s'équilibrer et à se compléter.
- La formation traditionnelle est une relation entre celui qui sait et celui qui ne sait pas. La microformation est une relation entre celui qui fait et celui qui ne fait pas et qui veut ou doit faire. Nous sommes dans une dialectique entre le pourquoi je fais et le comment je fais.
- Dans le même temps nous sommes passé du web 1.0, dans lequel peu de producteurs d'informations (formations, connaissances etc.) s'adressaient à quelques consommateurs, au web 2.0 où beaucoup de producteurs touchent beaucoup de consommateurs et avec des outils qui permettent de créer des petites briques de formations. [note de RP] A noter que ces notions de micro et de briques se retrouvent partout dans la société, qu'il s'agissent des langages informatiques ou des dernières décisions gouvernementales. Nous sommes dans la société de l'individuation (qui correspond au stade mature de l'être humain selon jung?) et de l'individualisation (à chacun selon ses besoins et selon ses disponibilités) - à noter les termes associés de granularité, de niveaux de granularité, de modularité etc. [/notes]
Face à la nouvelle donne de l'apprenant tout à la fois « consommateur, acteur et coproducteur du savoir », il serait temps, plaide Adrien Ferro, [relayé ici] de « mettre en place une démarche de professionnalisation « tout au long du travail », où s'informer, produire et enrichir de l'information est considéré comme du travail et valorisé comme tel ! (...) Apprendre, c'est travailler ; travailler, c'est apprendre. »
- Aujourdhui, le formateur doit donner envie de faire. On passe donc d'une logique de gavage à une logique d'appétence. C'est le retour des utilisateurs dans leur parcours de formation. Le retour des gens dit Adrien Ferro. [note de RP] Nous sommes aussi dans une logique de construction de l'autonomie de l'apprenant mais il ne faut pas oublier que le temps long de la formation traditionnelle a aussi comme objectif de poser des jalons vers des possibles tout en étant création de savoirs à long terme, organisés, didactisés, argumentés et désintéressés (à propos du savoir scolaire)[/note]
- Ce que permet le web2.0, c'est aussi de réunir producteurs de microformation et consommateurs en micro-communautés d'apprentissage visant à la fidélisation et à la motivation des membres [cf. mes notes sur la formation au DESS CVIR]
- Car une différence essentielle entre web1.0 et web2.0 qui concernent toutes les activités, mais particulièrement la formation, c'est qu'on est passé d'une logique de stock à une logique de flux et la richesse de l'apprentissage se situe désormais dans la richesse de la relation crée.
- Enfin il termine sur l'importance d'un blog en formation comme lieu d'expression des savoirs, lieu de reconnaissance (expertise reconnue ou en voie d'acquisition) et bien sûr l'abonnement aux flux. Cf. également ce que dit Adrien Ferro ici où on passe d'une logique de controle à une logique de partage.
4 commentaires:
Bonjour
pour les citations. En effet je pense que la dimension sociale des apprentissages peu faire face à deux choses :
d'un côté à la désocialisation forte de notre société du chacun pour soi, de l'autre permettre l'intégration des processus d'apprentissage dans un travail d'équipe dans une entreprise, validant une démarche d'organisation apprenante.
Vous trouverez la présentation de ma conférence du 7 juin 2007 sur le sujet, ici :
http://www.novantura.com/blog/index.php?2007/06/19/91-les-usages-et-les-outils-du-web-20
Merci Adrien pour votre contribution. Ce que vous sousentendez est que le niveau 1 de la sociabilité, désormais n'est plus à chercher dans la société en générale mais dans l'entreprise, notamment à travers l'équipe de projet ou la communauté de pratique.
Nous avons donc dépassé l'idéologie sociale des années 50-90 ou les oeuvres communes étaient à l'échelle de la société pour une atomisation au niveau d'une structure plus petite (entreprise, association etc.)
Ce qui va bien avec le besoin d'individualisaion finalement
Je ne crois pas que le niveau 1 de la socialité, celui qui doit empêcher les pulsions des uns et des autres de transformer la planète en cimetière des barbares, doit n'être recherché qu'en entreprise.
Je suis par ailleurs très actif dans la réhabilitation des solidarités de proximité (Fête des voisins, actions via le site www.peuplade.fr...)
Mais je pense que le rôle social (au délà du rôle économique) de l'entreprise est énorme.
La valorisation du travail ne se fait pas que en proposant de défiscaliser les heures sup.
Une autre façon de consommer et de travailler font aussi parti des paramètres à intégrer pour renouveller la socialité, pour faire face aux dérives mortifères de l'individuation.
Penser une philosophie du regard social, de la valorisation sociale de l'ego, reconnu que si contributif et bienveillant, me semble urgente.
oui c'est une erreur de ma part d'avoir parlé de l'entreprise. En général, je préfère le terme de struture, car malgré ce que j'ai dit, je ne suis pas du monde de l'entreprise mais de celui de l'enseignement mais mes lectures actuelles rejaillissent sur mes écrits.
Pour revenir sur une citation que j'ai intégré dans mon billet, "le travail c'est apprendre et apprendre est un travail", je crois qu'il faudrait changer le vocabulaire et ne plus dire travailler mais être socialement actif c'est à dire être créateur de valeur à l'échelle de la société et non plus simplement de l'entreprise.
L'échelle des valeurs n'est pas l'entreprise mais la struture, l'activité sociale créatrice de valeur n'est plus simplement le travail salarié mais comprends toutes les activités qui concourrent à un mieux être social. Bon, on est loin de notre point de départ.
La reconnaissance de l'activité sociale créatrice comme élément social incontournable plutôt que le travail (qui en serait un composant) permettrait de réintégrer dans notre société l'engagement associatif, les retraites actives, le blogging ;-)
Finalement le problème c'est le travail ;-)
Enfin, non c'est sa transformation en valeur et son dévoiement en stade ultime de l'homo faber réticulus (celui-là, je viens de l'inventer)
On est loin de la microformation là !
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