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dimanche 14 octobre 2007

Vers les flux : metadonnées, automatisation et création

Lors des étés tic de bretagne, j'avais entendu un intervenant dire que ce qui comptait, c'était le service et non l'objet. C'est le service qui apporte plus value et bénéfice. Il prenait comme exemple l'achat d'un pneu en disant que quand on achète un pneu, ce n'est pas un objet mais 100 000 kilomètres que l'on achète. Cet exemple, ainsi que ces affirmations avaient suscité quelques moues dubitatives et quelques appartés négatives dans la salle. Je ne le commente pas plus.

L'irruption des technologies web, et leur versions ultimes actuelles 2.0 (car demain, le curseur sur l'échelle de l'innovation aura encore été repoussé), amplifie ce mouvement de déplacement de la plus value, de l'objet vers le service.

Un autre article, allant dans ce sens attire mon attention. Il n'est pas de même nature, mais il participe de ce changement d'échelle à mon avis. Il affirme que les métadonnées ont plus de valeur que les données.

Je ne paye déjà plus les oeuvres numériques, mais je suis prêt à payer encore plus pour avoir les graphes d’hypermétadata dans lesquels s’inscrivent les métadonnées. C’est à dire pour avoir un dispositif technique critique me permettant d’apprécier une oeuvre dans le cadre d’un certain milieu, contexte, regard, éclairage.

Comme les objets, les données n'ont plus de valeur. Ce qui en a, c'est les services, c'est les metadonnées, c'est à dire ce qui contextualise l'usage qui peut en être fait.

En fait, il s'agit finalement de l'automatisation d'un vieux procédé humain en lien avec l'acquisition de connaissances. Savoir que 1515 c'est Marignan n'a aucun intérêt si on ne sait pas les conséquences de cette victoire dans l'établissement de l'autorité royale et dans le processus de centralisation étatique (de mémoire, si quelqu'un veut préciser, il n'y a pas de problème) et si on ne sait pas que cette date a été choisie, avec beaucoup d'autres, avec l'objectif de construire un sentiment d'appartenance dans un contexte d'élaboration de la nation(là aussi, de vieux souvenirs).

De plus en plus le web suit l'automatisation de la pensée. Le web1 est basé sur l'hypertexte qui n'est que la réification du processus analogique (cf. un vieil article de Pierre Lévy que j'avais étudié pour la préparation du capes doc).

Le web 2.0 introduit surtout la notion de commentaire. L'acquisition de connaissance est toujours un processus de glose sur un écrit existant. On ne peut pas créer de rien, comme on ne peut apprendre que par rapport à son propre système de connaissances qui entre en interaction avec un système de connaissances par l'intermédiaire d'un media. On écrit donc ce que l'on apprend. C'est le principe de ce blog, et se faisant, on prend conscience de ce qu'on apprend. On est donc en train de créer un système de connaissance planétaire fait de billet et de commentaires. La différence avec le web 1 est dans la masse critique des usagers et dans les possibilités étenues d'interaction. C'est la réification du processus social d'apprentissage en même temps qu'il s'agit d'avoir une réflexion sur son apprentissage : metacognition.

Enfin, ce qui semble poindre, et dont parle Christain Fauré, c'est la réification du contexte dans lequel s'inscrit nos propres connaissances (ce qui fait l'intérêt de connaître "1515 c'est Marignan). Chacun va donc pouvoir réifier son propre processus d'apprentissage et va rentrer en interaction avec les petits copains tout en sachant qu'il va être instrumentaliser par les marchands. D'ailleurs l'exemple fournit par Christian Fauré est i-tunes.

Un exemple de contexte, pourquoi un France - Angleterre en rugby n'est-il pas la même chose qu'un France - Angleterre en football (je ne sais pas pourquoi cet exemple me vient à l'esprit).

Un certain nombre de processus liés à l'acquisition de connaissances sont donc en voie d'objectivation. Comme nous nous sommes débarrassé de la mémoire il y a longtemps avec l'invention de l'écriture, mais il s'agissait alors de fonctions primaires. Aujourd'hui, il s'agit de fonction META. Que nous reste-il alors ? Et, puisque nous sommes en train d'automatiser une fonction humaine (voir la vidéo de Michel Serres à l'école poluytechnique), qu'allons-nous gagner en échange ? metameta, c'est quoi ?





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Article interressant, qui complète mon cours sur l'irruption des technologies web.

Bonne continuation